L'originalité de l'affaire Clearstream ne tient évidemment pas à l'existence d'une machination contre Nicolas Sarkozy, destinée à lui couper la route de la candidature à l'Elysée. La Ve République pourrait s'appeler la République des coups fourrés, grâce à la droite. Tour à tour, Georges Pompidou, Jacques Chaban-Delmas, Valéry Giscard d'Estaing, Raymond Barre, Edouard Balladur, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont fait l'objet de tentatives de déstabilisation par des moyens aussi répugnants que détestables. Dès qu'approchait l'élection présidentielle, des cabinets noirs s'activaient pour calomnier et déconsidérer par les procédés les plus vils et les plus abjects. Sur ce plan-là, l'affaire Clearstream s'inscrit pleinement dans la tradition néogaullienne. Rien de nouveau sous le soleil noir de cette République.
De même, la lutte féroce, mortelle, entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy ressemble à tout sauf à un précédent. Elle perpétue au contraire une tradition étrange et maléfique qui fait, là encore essentiellement à droite, s’affronter deux rivaux à travers un combat inexpiable et sans merci. Certes, cela fut également le cas de la rivalité Mitterrand-Rocard mais, outre que les moyens n’atteignirent pas le même degré de bassesse, l’expérience ne s’est pas renouvelée de ce côté-là. La gauche possède d’autres moyens efficaces de se diviser, aussi dangereux électoralement mais moins déplorables humainement.
A droite en revanche, le duel prend un tour person