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Libération

«C’est que de la com, les Français n’en ont rien à secouer»

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publié le 26 septembre 2009 à 0h00

Des milliers de pièces qui forment le puzzle Clearstream, les Français n'en détiennent que très peu. Dès le début de l'affaire et aujourd'hui plus encore, ils sont «largués». Faute d'avoir arpenté le chemin de l'information qui leur permettrait d'appréhender le procès quant au fond, ils n'en retiennent que les pointes médiatiques. Les deux principaux protagonistes d'abord, «l'aristocrate contre l'empereur, comme le résume un électeur de Bayrou, ils ont les mêmes ambitions, ils ne peuvent pas s'encadrer».

Ainsi le théâtre du politique se donne-t-il à consommer, comédie pour les uns («De Villepin, venir au tribunal avec sa femme et ses enfants, c'est Grand Guignol !»), tragédie pour les autres («Sarkozy fait gonfler l'affaire en se posant en victime»). Nos panélistes voient dans ce procès un nouvel emballement médiatique. «Beaucoup de bruit pour pas grand-chose, juge une commerçante, les journalistes montent l'affaire en épingle, ça fait la une de tous les médias. Il y a tellement de choses plus graves en ce moment.»«C'est que de la com ! renchérit un homme, les Français n'en ont rien à secouer.»

Aujourd'hui, le débat public part à la dérive. Portant de moins en moins sur le fond des questions qui se posent au pays, il s'attarde sur les personnes, scrute leurs comportements, analyse sentiments, trahisons, ruses et stratagèmes. Sous couvert de déjouer les manipulations des «puissants», des maîtres ès