Colérique, Nicolas Sarkozy? Allons donc… Mercredi soir, à 20 heures, des millions de téléspectateurs ont pu voir sur leur écran un homme calme, posé, parfois souriant, leur parler de la crise et des dossiers chauds de l'actualité, depuis les hauteurs d'un building new-yorkais. Certes, au cours de cet entretien le président-Janus s'est aussi laissé submerger par ses passions et sa haine en faisant claquer le mot «coupables» à propos des protagonistes de l'affaire Clearstream et du rival honni, Dominique de Villepin. Et à peine l'interview achevée, le chef de l'Etat a eu un de ces accès de colère dont il est coutumier. Tout le monde en a pris pour son grade : le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, pour ses propos sur l'Iran au New York Times, Arlette Chabot, de France 2, accusée de ne pas faire assez d'émissions politiques, des collaborateurs, jamais suffisamment à sa hauteur. L'écume du sarkozysme ? Oui et non.
Facette. La colère, l'agacement, la frustration sont, chez lui, de puissants moteurs. Nicolas Sarkozy est un énervé chronique qui dompte au prix de gros efforts ses pulsions. Ses colères froides sont cinglantes et toujours niées par ses fidèles, soucieux de le protéger malgré lui. Mais parfois elles surgissent comme des accidents industriels, révélant au grand jour cette facette de son tempérament que ces conseillers en com cherche le plus à masquer : son ex-porte-parole, David Martinon, est traité d'«imbécile»