La perspective semble imprenable. Depuis le 8e étage de son Hôtel de région, Georges Frêche, par la baie vitrée grand écran, jouit d'une vue dominante. Sur le Lez, en contrebas, sur le nouveau quartier d'Antigone, mélange d'architecture stalinienne et Haut Empire, son œuvre autant que celle de l'architecte Ricardo Bofill. Et au-delà, sur toute l'agglomération de Montpellier, qu'il préside après avoir régné sur la ville pendant plus d'un quart de siècle. A 71 ans, dont près de la moitié à maintenir en coupe réglée la vie politique locale, le maître des lieux est un homme installé. «Je tiens depuis plus de trente-cinq ans, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Seuls quelques mecs ont tenu plus que moi. Mauroy, Chaban ou Edmond Hervé, à Rennes.» Il exhibe ses trophées, catégorie poids lourds : «J'ai fait 30 élections, j'en ai gagné 26 et perdu 4. Je n'ai qu'un seul maître, c'est le suffrage universel. C'est tout ce qui compte.» Aubry est prévenue. La première secrétaire du PS a beau clamer qu'elle ira «jusqu'au bout» pour l'évincer de la tête de la liste régionale en Languedoc-Roussillon, l'intéressé voit l'avenir autrement : «Comment j'espère gagner les prochaines élections ? La campagne, je la commencerai en janvier. Un quart compte-rendu de mandat, trois quarts programme : priorité à l'écologie, au logement social, à la création d'emplois. J'ai un programme fabuleux.»
Est-il possible de se débarrasser de Georges Frêche