Faut-il vraiment s'étonner de la petite phrase de Brice Hortefeux à la récente université d'été de l'UMP, prononcée à propos d'un jeune militant d'origine arabe : «Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes» ? Ne pourrait-on penser au contraire qu'il n'a fait là qu'exprimer la pensée de son ami président, en reformulant quelque chose que Nicolas Sarkozy avait déjà exprimé, sans doute de façon plus habile ? Dans un discours sur «la France du travail», prononcé à Agen en mai 2006, le chef de l'Etat avait en effet déclaré : «A tous ceux qui n'aiment pas la France, à tous ceux qui exigent tout de la France sans rien vouloir lui donner, je leur dis à tous ceux-là qu'ils ne sont pas obligés de demeurer sur le territoire national.»
L'analyse du contexte nous indique clairement que Nicolas Sarkozy parlait alors des immigrés, et très probablement des immigrés issus des anciennes colonies françaises, car cette phrase a été prononcée dans une partie de son discours où il parlait de ceux qui estiment que la France aurait à leur égard «une dette imaginaire», et qui exigent «une compensation que personne ne leur doit plutôt que de chercher à s'intégrer par l'effort et par le travail». Or ces immigrés sont définis comme : «Tous ceux qui n'aiment pas…» ; «Tous ceux qui exigent tout…» ; «[Tous ceux qui] ne veulent rien donner…» ; «Tous ceux-là…» Il ne s'agit pas pour l'orateur d'une minorité,