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Libération

Sarkozy rattrapé par Clearstream

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Selon notre sondage, 69% des Français condamnent les propos présidentiels sur le procès.
Nicolas Sarkozy en déplacement à Avignon, le 29 septembre (REUTERS/Gerard Cerles/Pool)
publié le 5 octobre 2009 à 0h00

Coupable ! Le verdict de notre sondage (1) est sans appel : Nicolas Sarkozy a «tort de prendre publiquement la parole» dans «la cadre du procès Clearstream» pour 69% des personnes interrogées, qui estiment qu'il «devrait laisser travailler la justice». Seuls 21% des sondés trouvent que le chef de l'Etat «a raison de prendre publiquement la parole», car «c'est aussi une affaire politique». Le pourcentage de Français gênés par la double casquette sarkozyste - partie prenante au procès en tant que partie civile et garant de l'indépendance de la justice en tant que président de la République - grimpe à plus de 75% chez les 35-49 ans, les cadres et professions intellectuelles ou les ouvriers. Et même chez les sympathisants UMP, cette schizophrénie est mal vue, puisque 56% d'entre eux regrettent l'interventionnisme présidentiel.

La calamiteuse interview télévisée du chef de l'Etat, depuis New York, le mercredi 23 septembre à l'occasion du sommet de l'ONU et du G20, a donc laissé des traces. Interrogé sur le procès Clearstream, Nicolas Sarkozy s'était laissé dominer par sa haine envers Dominique Villepin, condamné avant même d'être jugé : «J'ai déposé plainte contre X quand j'ai découvert avec stupéfaction que j'étais titulaire de deux comptes dans une banque [Clearstream, ndlr] dont j'ignorais même le nom. Au bout de deux ans d'enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant le tribunal cor