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Libération
Interview

«Libéral, moi ? Il y a longtemps que j’ai changé de logiciel»

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Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, assume ses divergences avec le Premier ministre.
Jean-François Copé, en janvier 2007 (Sebastian Derungs / Reuters)
publié le 6 octobre 2009 à 0h00

Patron des députés UMP, Jean-François Copé, 45 ans, défend sa conception du rôle du Parlement et avance des idées sur la décentralisation, l’intégration et l’identité nationale.

«Au sein de la majorité il n’y a pas de contre-pouvoirs», déclarait récemment François Fillon. Vous êtes-vous senti visé?

Non, car j’ai été le premier à dire que le Parlement n’est pas un contre-pouvoir. C’est un pouvoir, tout simplement. Et la réforme constitutionnelle voulue par Nicolas Sarkozy renforce les pouvoirs du Parlement.

Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, estime que l’équilibre des pouvoirs de la Ve République n’a pas été changé par la réforme constitutionnelle. Est-ce votre avis ?

J’ai une analyse totalement différente. Nicolas Sarkozy incarne une nouvelle façon d’exercer le mandat présidentiel en centralisant à son niveau l’essentiel des décisions. François Fillon avait lui-même, dans un livre, théorisé cette nouvelle donne institutionnelle. Il y a bel et bien eu une réforme profonde de nos institutions qui nous donne à nous, députés, de nouveaux outils. Soit nous utilisons ces nouveaux outils à notre disposition, soit nous n’en faisons rien et ce sera tant pis pour le Parlement et la démocratie.

Accoyer ne veut pas retomber dans «les malheurs» de la IVe République…

Mais il n'y a strictement aucun risque ! Sous les IIIe et IVe République, il n'y avait pas de président de la République au sens que l'on connaît aujourd'hui. L'impulsion ne venait pas de l'exécutif et la durée des gouvernements était inférieure à cinq mois.

Pourquoi avoir si vivement protesté quand le ministre Eric Besson a refusé de prendre les décrets d’application relatifs aux tests ADN ?

C’était un rappel au règlement. Même si je n’ai jamais été très favorable à ces tests, j’ai réagi très fortement pour que chacun comprenne que les temps ont changé. La réforme constitutionnelle voulue par le chef de l’Etat nous oblige. On ne peut pas passer les lois par pertes et profits.

Comment faire pour résorber la dette publique ?

Je préconise la