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Libération

Jungle de Calais : Frédéric Lefebvre jongle avec les chiffres

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Désintox
publié le 7 octobre 2009 à 0h00

Quelques jours avant que les forces de l'ordre vident, le 22 septembre, la «jungle» de Calais, les associations prédisaient que les migrants seraient éparpillés, rendus invisibles comme après la fermeture du centre de la Croix-Rouge de Sangatte, et qu'au fond rien ne serait réglé. Faux débat, à en croire Frédéric Lefebvre. Le 18 septembre, se félicitant à l'avance de la fermeture de la jungle, le porte-parole de l'UMP expliquait que l'opération s'inscrivait dans la lignée de la fermeture de Sangatte en 2002 par le ministre de l'Intérieur d'alors, Nicolas Sarkozy. «La fermeture de Sangatte a marqué le début de la lutte contre l'exploitation de la misère humaine et ses conséquences tant sur la dignité des étrangers que sur la sécurité des riverains. Des 3 000 personnes entassées à Sangatte, on est passé aujourd'hui à 500.»

Seulement voilà, les chiffres de Frédéric Lefebvre sont faux. Ils étaient 1 300 sous le hangar de Sangatte quand il a fermé, pas 3 000. Le centre de Sangatte a été ouvert en 1999, après un appel, entre autres, de l'abbé Pierre. Il fallait abriter les 200 Kosovars, hommes, femmes et enfants, candidats à l'asile en Grande-Bretagne, qui vivaient dans les parcs de Calais en attendant de se glisser dans les camions. On a ouvert un hangar. Les gens y dormaient dans des préfabriqués, et tentaient le passage, au port, au tunnel ou sur les aires d'autoroute. Il y avait une cantine, des douches, et la Croix-Rouge. Les migrants entraient et sortaient sans contr