On est le 15 octobre 1983, à la mairie de Saint Didier-au-Mont-d'Or, dans le Rhône. Sylvie Brunel et Eric Besson s'apprêtent à se dire «oui». Elle porte une robe écrue à col rond, gansée de cuir, lui un costume cravate. Ils n'ont pas préparé d'alliances. Eric Besson ne voulait pas ressembler «à une poule baguée». Le maire déroule les articles du code civil. «Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance…» Eric Besson l'interrompt : «La fidélité, non.»«On ne pourra pas dire que je n'ai pas été prévenue», sourit aujourd'hui Sylvie Brunel. Qui ajoute : «De toute façon, je le savais. Le plus humiliant a été quand, le jour de la cérémonie, Eric s'est levé de table, les entrées à peine finies, pour aller regarder le grand prix de Formule 1.»
La maison. En 1989, lorsqu'ils achètent leur maison de pierre, située au cœur d'impressionnantes falaises, dans la Drôme où Eric Besson sera élu maire et député, il n'y a ni chauffage central ni eau courante. Sylvie Brunel y vit aujourd'hui avec ses trois enfants, âgés de 20, 16 et 13 ans, onze chevaux, des chats, des chiens, une quarantaine d'oiseaux. «C'est mon rocher, un socle solide.» Eric Besson le lui a laissé. Dans son bureau-capharnaüm, elle a remisé l'unique photo de leur mariage où le couple pose sous le portrait officiel de François Mitterrand. Au mur, le panneau de liège envahi de clichés des enfants affiche des trous. Depuis leur divorce, elle