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Libération
TRIBUNE

Recel de crime contre l’humanité

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publié le 13 octobre 2009 à 0h00

Le délit de recel est bien connu. Il permet de réprimer ceux qui acquièrent ou font usage d’un bien volé ou détourné, y compris lorsque ce bien a été détourné à l’étranger par un étranger. L’association de juristes Sherpa milite déjà, depuis deux ans, pour que le délit de recel permette de réprimer ceux qui, à partir de ports français, importent du bois essentiellement d’Afrique mais aussi d’Asie du Sud-Est, exploité dans des conditions illégales.

Mais il faudrait sans doute aller plus loin et appliquer la notion de recel au commerce du diamant, du rubis, voire du lait. Tout le monde se souvient des images du film Blood Diamond qui nous rappelaient, comme l'avait fait avant l'ONG Global Witness dans plusieurs rapports fracassants, que l'exploitation des diamants au Liberia était une source de financement et, donc, de pérennisation de milices armées dont la cruauté a été extrême. Ce sont ces milices qui ont inauguré l'enrôlement d'enfants en bas âge pour y commettre les pires atrocités. En Birmanie, c'est le rubis qui est exploité dans des conditions effrayantes, au prix d'un travail forcé systématique accompagné parfois des pires mauvais traitements. Quand au lait, Nestlé a mis un terme à l'importation du lait produit dans les fermes de Mme Mugabe.

La communauté internationale devrait élaborer une convention internationale qui oblige les Etats à réprimer l’importation et la commercialisation de tout produit naturel et minier, acquis ou exploité au prix de violation de