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Libération
EDITORIAL

La fronde

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publié le 16 octobre 2009 à 0h00

D’un malaise l’autre. On avait connu la droite bling-bling. Voici la droite bobo. Telle est l’origine de la fronde qui agite sinon les profondeurs de la majorité (il faudra pour le savoir attendre des enquêtes d’opinion), du moins une partie des élus UMP. La force du sarkozysme, c’était la synthèse: droite d’affaires mais aussi droite populaire ; projet libéral mais aussi gestes sociaux ; clins d’œil aux électeurs FN mais aussi ouverture à gauche. L’équilibre se rompt. Sur l’axe vertical élite-peuple, qui structure de plus en plus la vie politique française, les décisions récentes rejettent le Président vers la France d’en haut, celle des passe-droits et des voitures avec chauffeur. De manière injuste sur certains points : la taxe carbone, dans son principe, est justifiée, tout comme la défense courageuse de Frédéric Mitterrand, deux postures propres à satisfaire la sensibilité écolo d’une part, les tenants d’une certaine indulgence en matière de mœurs de l’autre, bref, les bobos. On s’en serait tenu là que le dommage ne serait pas grand. Mais l’affaire du prince Jean jette une ombre sur toute la séquence. L’accusation de népotisme est l’une des pires qu’on puisse imaginer pour le tenant du «travailler plus pour gagner plus», slogan à la fois musclé et méritocratique. Si on y ajoute le bouclier fiscal, qui exonère les hauts revenus de tout effort supplémentaire en temps de crise, et le refus de surtaxer les profits bancaires, on obtient un cocktail élitiste, que «la France q