François Hollande réunit ses amis, samedi à Périgueux, autour de la fiscalité. Il dévoile ses propositions.
Pourquoi avoir choisi d’axer votre rassemblement sur la fiscalité ?
Ceux qui auront à diriger le pays en 2012 seront confrontés à l’état de notre système fiscal, caractérisé par l’inéquité, l’inefficacité, l’imbroglio et l’imprévoyance. Le double enjeu de la dette et de la justice sera au cœur du choix des Français en 2012. Il constituera le principal clivage entre droite et gauche.
Pourquoi la gauche a-t-elle du mal à se faire entendre face aux propositions fiscales de Sarkozy ?
Le programme de Nicolas Sarkozy en 2007, comme la politique qu’il conduit depuis son élection, est essentiellement fiscal. Il s’agit de baisser continûment les impôts des plus privilégiés, d’assécher les recettes de l’Etat et de paupériser les services publics. En 2009, sur les 140 milliards d’euros de déficit de l’Etat, le quart, soit plus de 35 milliards, est constitué d’allégements pour les plus favorisés ! Même au sein de la majorité, cette politique est devenue indéfendable. En face, la gauche a trop longtemps été frileuse. Les socialistes ne doivent plus être dans le colmatage ou la correction d’un système aussi vermoulu qu’antiredistributif, mais dans une nouvelle donne.
Concrètement, que proposez-vous ?
Aujourd’hui, l’impôt sur le revenu est mité de toutes parts, avec plus de 400 niches fiscales qui représentent plus de 70 milliards ! Je propose donc de supprimer toutes les déductions, abattements et, bien sûr, le bouclier fiscal, pour constituer une seule masse de revenus, sans distinction d’origine : travail, capital. Cette simplification, qui pourrait s’accompagner d’un prélèvement