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Libération
EDITORIAL

Arène

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publié le 21 octobre 2009 à 0h00

A l'heure des réquisitoires, que reste-t-il du procès Clearstream? Que reste-t-il de trois semaines de débats hypermédiatisés dans une affaire cataloguée «scandale du siècle» avant même qu'elle ne se retrouve devant les tribunaux? La question est légitime, mais la réponse n'est pas celle qu'on espérait. A l'approche de l'épilogue, on pourrait surtout parler de malaise, celui d'une procédure judiciaire court-circuitée par la chose politique et par les enjeux de personnes qui se cachent derrière les éventuelles condamnations. Des audiences fleuves, on attend toujours qu'émerge une certaine vérité. Mais là, les interventions des uns et des autres sont restées confuses et les versions contradictoires. Sur la question centrale - Dominique de Villepin est-il l'instigateur de la campagne de dénonciation calomnieuse? - aucune preuve formelle n'a été apportée, même si le récit de l'accusé vedette a été mis à mal à plusieurs reprises. En réalité, la bataille s'est jouée ailleurs, dans cette arène politique où un actuel Président et un ancien Premier ministre avaient décidé d'en découdre. Il a suffi d'un écart de langage du premier -«coupables»- pour que le second se drape dans la cape de la victime visée par l'acharnement de l'Elysée. Hier, le procureur Marin a requis 18 mois avec sursis contre Dominique de Villepin. Un réquisitoire sévère, assorti de l'intrigante notion «d'abstention volontaire». La réaction de Villepin est venue sans tarder : montrer encore une