Il faut se souvenir de Frédéric Lefebvre. Ne pas oublier ses éructations d'aboyeur en chef. Ses missiles contre «le monde politico-médiatique qui cherche par tous les moyens à détruire le président de la République». Ses dénonciations exaltées de «ces vilenies quotidiennes […] qui sont propagées à la fois par l'opposition et surtout par un certain nombre de journalistes». La presse donc, comme principal responsable d'une lâche chasse à l'homme orchestrée contre le fils du Président, qui s'est dit lui-même hier victime d'une «campagne de désinformation et de manipulation». Mais voilà, le renoncement de Jean Sarkozy à la présidence de l'Epad montre autre chose. Il sonne comme un aveu. Celui d'un Président qui a compris qu'il est allé un peu trop loin dans l'exercice personnel de son pouvoir. Celui d'un père qui a mesuré qu'il ne pouvait pas forcément tout offrir à son fils sur un plateau politique. Car le nœud de l'affaire, c'est bien celui de la compétence. Ou plutôt de l'incompétence d'un étudiant en droit propulsé à la tête de la gestion du plus grand centre d'affaires européen. Jean Sarkozy a beau dire que la décision d'abandonner était la sienne, personne ne peut le croire. Cette première défaite magistrale du sarkozysme, elle s'explique par le mécontentement de plus en plus bruyant à droite et par le danger qu'il faisait courir au chef de l'Etat. Depuis plus de deux ans, le monarque Nicolas avait pris l'habitude de tout décider à sa guise, sa
EDITORIAL
Guillotine
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publié le 23 octobre 2009 à 0h00
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