Aquelques jours du 30e anniversaire de la mort de l'ancien ministre du Travail Robert Boulin, de nouveaux témoignages relancent la piste d'un assassinat politique et mettent à mal la version du suicide retenue par la justice. Du coup, la famille réclame la réouverture de l'enquête. Ministre de Valéry Giscard d'Estaing et pressenti pour Matignon, Robert Boulin avait été découvert le 30 octobre 1979 noyé dans 50 cm d'eau d'un étang des Yvelines après absorption de Valium. La thèse officielle veut que le ministre ait mis fin à ses jours à 59 ans, désespéré et déprimé, à cause d'un scandale immobilier qui l'éclaboussait : l'achat d'un terrain à Ramatuelle (Var) à bas prix (40 000 francs), selon ses détracteurs.
Le journaliste Benoît Collombat, auteur d'une contre-enquête, Un homme à abattre (Fayard, 2007), a révélé hier sur France Inter le témoignage de l'ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel, persuadé que Robert Boulin a été victime d'un «règlement de comptes politique»: «Je n'ai plus de doute, je pense qu'il a été assassiné. La version du suicide ne colle pas, et les coupables possibles […] ont agi à ce moment pour des raisons purement politiques et qui allaient plus loin que les simples affaires immobilières», soutient-il. Jean Charbonnel, qui avait discuté après la mort de Boulin avec Alexandre Sanguinetti, figure du parti gaulliste et membre influent du Service d'action civique (SAC), des assassinats commis sous la Ve <