Branle-bas de combat ! Exceptionnellement, la semaine dernière, le journal appelle son chroniqueur médias préféré. «Lundi, tout le journal fait le mur de Berlin. Ce serait bien, que tu fasses le mur avec nous.» Soupir du chroniqueur : alors lundi, c'est mur obligé ? Oui, confirme le journal. Enfin non, tu sais comme sont les journaux. Tu n'es pas vraiment obligé, mais si tu es le seul à ne pas faire le mur, ça va sembler bizarre, ce type tout seul planté au milieu des pages Rebonds, accroché à un autre sujet alors que tout le monde fait le mur. Et puis, tiens, prends ça comme une contrainte créatrice ! Par définition, le chroniqueur régulier d'un journal n'est pas ennemi des contraintes créatrices. Par exemple, le texte que vous lisez en ce moment ne doit pas dépasser un certain nombre de signes. Il ne saurait non plus être trop inférieur à ce nombre. Il ne saurait pas davantage être livré, le vendredi après-midi, après une certaine heure (fluctuante, mais inflexible). Et dans le cas présent, le chroniqueur a d'autant moins de raisons de refuser la «contrainte créatrice» qu'il baigne, comme tout le monde, dans la célébration de la chute du Mur depuis une semaine. Le matériau ne manque pas, c'est le moins que l'on puisse dire.
Toute la semaine, sur France Inter, l’ami [Bernard] Guetta, par exemple, a raconté la genèse de la chute du Mur, avec top départ à Budapest, en 1956 ; étape décisive à Gdansk, en 1980, et étourdissant sprint final à Berlin en 1989. Dans les inte