Mémoire qui flanche ou volonté délibérée de se mettre en scène au cœur d'un événement historique pour fanfaronner sur le mode «moi, j'y étais» ? Toute la journée de lundi, le récit fait par Nicolas Sarkozy, dimanche sur sa page Facebook, de son 9 novembre 1989 à Berlin a suscité un déluge de commentaires et de sarcasmes. La version, vingt ans après, du chef de l'Etat comporte plusieurs incohérences et inexactitudes : il ne s'est, par exemple, pas produit les événements dont il parle, le 9, à la porte de Brandebourg. Mais l'épopée berlinoise de Sarkozy est surtout plombée par les versions contradictoires de ceux-là mêmes qui étaient du voyage avec lui (Alain Juppé, Jean-Jacques de Peretti et Philippe Martel) et les imprécisions de François Fillon (croisé sur place ce 9 novembre 1989) qui n'a pas hésité, lundi, à convoquer un témoin fictif avec lequel il aurait dîné ce soir-là - le journaliste Ulysse Gosset qui était à Moscou et non à Berlin - pour accréditer l'histoire du chef de l'Etat…
Visite express. Il y a d'abord Alain Juppé qui, lundi, a modifié son blog en précisant que le récit de sa nuit berlinoise qu'il avait initialement, lui aussi, daté du 9 au soir s'était peut-être passé «quelques jours plus tard». Autre élément troublant : dans son livre la Tentation de Venise paru en 1993, Alain Juppé relate avec précision sa virée berlinoise mais en la datant du 16 novembre. Rien n'est mentionné entre le 2 et le 16 dans cet ouvrage e