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Libération

En Polynésie, Gaston Flosse dort à l’ombre

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Outre-Mer. L’ancien patron de l’archipel est en prison depuis mardi. Et la justice n’en a pas fini avec lui.
Gaston Flosse le 24 octobre 2008 à l'Assemblée de Polynésie (AFP Grégory Boissy)
publié le 12 novembre 2009 à 0h00

En prison, chez lui, à Tahiti, quelques jours à peine après la levée de son immunité parlementaire. Depuis mardi matin et pour une durée qui ne devrait pas excéder deux semaines, «Papa Flosse», comme certains l’appellent en Polynésie, dort en cellule à Faa’a, dans la banlieue de Papeete. Ses partisans l’y ont accompagné en chantant des cantiques et en lançant des slogans hostiles à Paris.

Le sénateur et ex-homme tout puissant de la Polynésie est accusé, par le procureur José Thorel, d'avoir joué un rôle «central» au sein d'un véritable «pacte de corruption». Pendant dix ans, il aurait bénéficié, pour lui-même et son parti (le Tahoeraa), de versements d'anciens responsables de l'Office des postes et télécommunications (OPT) et du groupe 2H, chargé de la publicité pour l'annuaire officiel de la Polynésie. Au-delà de cette affaire de régie publicitaire qui lui a valu son incarcération, Gaston Flosse, 78 ans, est impliqué dans toute une série de procédures : enquête préliminaire ouverte sur le financement de l'acquisition de son hôtel particulier à Paris, emplois fictifs (coût estimé à 20 millions d'euros) pour bénéficier de la bienveillance de syndicalistes, responsables politiques et journalistes locaux, banquet électoral (24 000 euros) payé sur des fonds publics… Il a par ailleurs demandé à être entendu à propos de la disparition (jamais élucidée) en décembre 1997 du journaliste Jean-Pascal Couraud qui enquêtait notamment sur les affaires politico-financières