Menu
Libération

Coups de gueule et provocations, la recette d’Eric Raoult

Article réservé aux abonnés
Isolé, le député de Seine-Saint-Denis cherche avant tout à exister médiatiquement.
publié le 13 novembre 2009 à 0h00

Dans ses rêves les plus fous, Eric Raoult n'avait pas imaginé que son «devoir de réserve» pour écrivains (lire aussi page 24) aurait un tel retentissement. Des provocations de cet acabit, le député (UMP) en a déjà produit des dizaines, qui sont le plus souvent passées inaperçues. Au sein de la majorité parlementaire, son influence est à peu près nulle.

Député de Seine-Saint-Denis depuis 1986, ce bon vivant fait partie de la génération des jeunes loups chiraquiens. Généralement décrit comme «sanguin» et «sympathique», il a connu son heure de gloire comme ministre (entre 1995 et 1997), puis comme vice-président de l'Assemblée nationale (2002-2007). Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, rien. Il n'a même pas réussi à se faire élire à la questure de l'Assemblée. Il en a conçu beaucoup d'amertume. «Pendant un an, on ne l'a pas vu au Palais-Bourbon», assurent plusieurs parlementaires.

Privé de tribune, il a tenté de se faire entendre à coups de communiqués provocateurs. Le 31 octobre, par exemple, il dénonce la journaliste du Monde Florence Beaugé, coupable, selon lui, d'insulter dans ses articles le président tunisien Ben Ali. Et le 10 novembre, il diffuse largement la question écrite qu'il adresse au ministre de la Culture à propos de Marie NDiaye. La romancière étant devenue prix Goncourt, Raoult espère que son coup de gueule aura un peu d'écho. Bingo !

«Marre de ces élus qui racontent n'importe quoi pour exister», s'emporte un