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Libération
EDITORIAL

Impuissant

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publié le 13 novembre 2009 à 0h00

Bien sûr, Eric Raoult, ce député de Seine-Saint-Denis par qui le scandale arrive, est un habitué des propos à l'emporte-pièce. Et l'on pourrait rire de sa demande faite à Frédéric Mitterrand d'instaurer un «devoir de réserve dû aux lauréats du prix Goncourt» pour empêcher en l'occurrence Marie NDiaye, fraîchement récompensée, de dire tout le mal qu'elle pense de la France sarkozyste.

Sauf que même formulée par un député issu du courant beauf, autoritaire et rétrograde de l’UMP, cette proposition de censure est révélatrice du climat qui règne actuellement à droite et au gouvernement.

Un peu comme la mauvaise blague de Brice Hortefeux sur «un Arabe ça va, mais plusieurs, bonjour les dégâts», l'épisode Raoult rappelle que cette droite-là continue d'exister en France. Et que Nicolas Sarkozy lui doit en partie son élection. Elle se rappellera à son bon souvenir. Et il saura s'en souvenir. C'est d'ailleurs le nouveau parfum qui flotte sur cette seconde moitié de quinquennat qui commence bien mal. L'autre enseignement de cette affaire concerne Frédéric Mitterrand. Certes, dans nos colonnes aujourd'hui, le ministre de la Culture condamne avec un peu plus de vigueur l'inanité de la proposition d'Eric Raoult. Et défend la liberté d'expression. Mais après quelle prudence, après quelle tentative de ménager la chèvre Raoult et la chouchou NDiaye ! Les polémiques Polanski et sur la Mauvaise Vie du ministre sont passées par là. L'affaire Raoult, ou la révélation d'un minist