Coluche est revenu hier en politique par la grande porte. Les hommes politiques l’en avaient plus ou moins méchamment sorti en 1981, après que sa campagne présidentielle a tourné en eau de boudin. Hier, une quinzaine de leaders se sont précipités sur le plateau de son émission sur TF1 et le président de la République lui-même y a fait une apparition, par enregistrement interposé, tout comme Valéry Giscard d’Estaing.
Homme de gauche modéré, favorable à la cohabitation, Coluche, qui «aime bien Mitterrand», était jusqu'ici la cible d'une partie de la droite. Fustigée par la presse Hersant, notamment depuis sa gifle à Christine Clerc du Figaro Magazine, la vedette n'avait rencontré que des rebuffades de la part de la mairie de Paris et des municipalités RPR dans son opération «Restaurants du cœur». «J'ai été l'ennemi particulier du RPR depuis toujours, déclarait-il au Matin le 3 janvier. En ce sens que j'ai fait voter Mitterrand en 1981 et qu'ils savent très bien que je recommencerai.» A droite, poursuivait-il, «ils ont pensé que [les Restaurants du cœur] c'était un truc de la gauche, récupéré par la gauche […] Mais, RPR comme Hersant, ils seront obligés d'y venir. On ne peut rien contre le succès.»
Moins d'un mois plus tard, ils y viennent en effet et même à Canossa pour certains. Le RPR était représenté hier par Alain Juppé, tout miel, vêtu d'un jean, sagement assis sur un tabouret du plateau de TF1, et par