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Libération
Interview

«Nous sommes dans un processus de décolonisation»

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Richard Samuel, préfet né en Guadeloupe, a coordonné les états généraux de l’Outre-Mer, réponse du gouvernement à la crise sociale qui a secoué les Antilles et la Réunion l’an dernier.
publié le 14 novembre 2009 à 0h00

La dernière fois que le préfet Richard Samuel est parti en vacances, c’était dans l’île de Saint-Martin, aux Antilles. Ça a duré trois jours. Il a été rappelé à Paris où on lui a demandé d’organiser les états généraux de l’Outre-Mer qui ont débouché, un an après la crise sociale aux Antilles et à La Réunion, sur 137 décisions. Quoi qu’on pense des mesures annoncées, ces états généraux, qui ont duré quatre mois et vu participer 100 000 personnes (plus 130 000 sur Internet), ont été un réel exercice de démocratie participative qui n’aurait sans doute pas eu lieu, ou pas de manière aussi ouverte, s’il n’y avait pas eu la personnalité du préfet.

Richard Samuel a une courtoisie souriante, une grande disponibilité, et une tendance irrépressible à la langue de bois. Mais il rit quand on le lui fait remarquer et accepte de l'abandonner, parfois. Né en Guadeloupe en 1952, élève boursier, c'est un pur produit de l'école républicaine. A 16 ans, il a dans la foulée son bac et la révélation du métier qu'il veut faire, préfet, en feuilletant un catalogue de l'Onisep. Il a été joueur de basket. C'est là qu'il a appris à commander : «J'étais naturellement capitaine.» Avec un cœur à 52 battements par minute, il est toujours coureur de cross, le «meilleur exercice pour muscler la volonté». On notera qu'il a été en poste en Corse et dans la Meuse (où il a coordonné les réunions autour du laboratoire de stockage nucléaire de Bure). En 2005, il a géré le traumatisme du crash, au