Animateur du courant L’espoir à gauche, Vincent Peillon répond à Ségolène Royal.
Avec le recul, comment jugez-vous sur la venue surprise de Ségolène Royal à Dijon ?
J’ai trouvé ça désolant. Nous essayons d’inventer quelque chose qui n’existe pas, un lieu où se parlent des communistes et des radicaux, des gens du Modem et des écologistes, et de nombreux socialistes. Un lieu d’espoir, où on travaille sur le fond avec les syndicats, les associations, la société civile. Pour ne pas donner le sentiment détestable que les questions de personnes prennent le pas sur le reste, il fallait que les présidentiables comprennent qu’ils n’étaient pas, à ce stade, les bienvenus. La venue de Ségolène Royal a donc masqué le débat de fond sur l’éducation, occulté les propositions des participants et la dimension même de ce rassemblement, puisqu’on en revient à des bisbilles entre socialistes.
De fait, difficile d’accorder crédit à un rassemblement des communistes au Modem dès lors que deux socialistes du même courant s’y affrontent…
Mais le rassemblement existe ! Taubira, Hue, Dany et Gaby Cohn-Bendit, François de Rugy, Marielle de Sarnez ainsi que de très nombreux socialistes étaient là. Alors que Sarkozy lance un débat sur l’identité nationale, tous ceux qui veulent le battre en 2012 travaillaient depuis plusieurs semaines sur l’école, sujet majeur pour la France, son histoire, son avenir. Ce n’est donc pas le rassemblement qui est remis en question, mais la capacité de Royal à servir son camp. Elle a fait un cadeau à la droite.
Pourquoi s’est-elle invitée?
Elle a voulu monter dans le train en marche, mais son propre train a déraillé. Son problème était d’essayer de revenir dans un processus qu’elle n’avait pas favorisé, et qu’elle avait même cri