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Libération
Interview

«Au moins inquiets, sinon frondeurs»

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Au-delà des clivages, quatre élus disent leur exaspération face aux réformes.
publié le 17 novembre 2009 à 0h00

Réforme de la taxe professionnelle, réforme territoriale, introduction pour l'élection de ces conseillers territoriaux d'un mode de scrutin mixte (uninominal à un tour et proportionnel) : telles sont les principales raisons de la fronde des élus locaux. Libération est allé à leur rencontre.

Alain Rousset, président PS de la région aquitaine

«Pour détruire les régions, on ne ferait pas autrement»

«Quand on prive une assemblée de son élection et de ses élus propres [la réforme territoriale créera des élus territoriaux à la fois conseillers généraux et régionaux, ndlr], on prive cette même assemblée de son identité et de sa légitimité. Si on voulait casser les régions, les détruire, on ne s'y prendrait pas autrement. Les régions ont des assemblées propres élues au suffrage universel depuis 1985. Là, nous allons retomber dans un schéma qui nous ramène au temps où les régions avaient le statut d'établissements publics, dans lesquels siégeaient des élus ès qualité (des parlementaires, des maires de grandes villes…). C'était l'époque où le conseiller régional n'avait pas d'existence politique. Ceci est une énorme régression, un retour de trente ans en arrière. Le rapprochement régions-départements est un non-sens absolu. Le degré de recoupement de compétences entre ces deux collectivités territoriales - mis en avant pour justifier la réforme - n'est en réalité que de 5%. L'Etat, qui croule sous les dettes et les déficits, fait de l'e