Une fronde ? Non sire, une révolte. Celle des élus locaux, qui ont déterré, hier, la hache de guerre contre la réforme territoriale que Nicolas Sarkozy veut leur imposer. Et cette révolte commence à déborder le camp de l’opposition socialiste et communiste : de plus en plus de maires et de conseillers généraux de droite se demandent dans quelle galère le Président les a embarqués.
Pour cause de voyage en Arabie Saoudite, c’est François Fillon qui va devoir affronter cet après-midi les élus, qui se réunissent à Paris pour leur traditionnel congrès de l’Association des maires de France (AMF). L’année dernière déjà, le Premier ministre s’était fait chahuter : les élections municipales étaient passées par là, faisant basculer à gauche la majorité des communes. Cette fois, l’ambiance polie et surannée de banquet républicain qui régnait naguère dans les réunions de l’AMF risque d’être définitivement rangée au rayon des souvenirs. La bataille de la réforme territoriale a commencé. L’Assemblée des départements de France (ADF), qui se réunissait à Paris, hier après-midi, a offert un avant-goût de ce qui attend François Fillon.
Bronca. Plus de 2 000 conseillers généraux - la moitié des 4 200 élus des 101 départements - avaient fait le déplacement. Et quand le malheureux Bruno Sido, sénateur et président (UMP) du conseil général de la Haute-Marne, s'est risqué à dire que «cette réforme porte en elle de grandes ambitions», il a déclenché une bronca dans le grand