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Libération
TRIBUNE

Les faussaires de l’identité nationale

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Le maire (PS) de Paris Bertrand Delanoë, le 26 septembre à Paris. (© AFP Patrick Kovarik)
par Bertrand Delanoë, maire PS de Paris
publié le 17 novembre 2009 à 0h00

Le peuple français se définit par son histoire, sa langue et des idéaux en partage. Par le pacte social qui lie chacun de ses membres et par le territoire où ils vivent. En se battant pour la République, pour la justice, pour la laïcité, il a contribué à la singularité de cette identité, héritage des Lumières et de la Révolution.

Un débat sur ce sujet serait donc parfaitement pertinent et même empreint de noblesse si des considérations politiciennes ne venaient le dénaturer. Qu’on en juge : un processus lancé dans la plus totale précipitation, les administrations de l’Etat mobilisées toutes affaires cessantes, les préfets subitement transformés en improbables chevilles ouvrières et, bien sûr, un calendrier conçu à l’aune des prochaines échéances électorales. La France serait donc confrontée à un urgent problème identitaire ?

Gageons que, pour les Français, cette urgence porte plutôt sur l'enjeu de la cohésion et de la justice sociale. Et quitte à susciter une réflexion collective, j'aurais apprécié que ne fût pas oubliée la communauté intellectuelle et notamment les historiens. Les Lieux de mémoire de Pierre Nora nous en disent plus sur la manière dont la France s'est construite que ne le fera n'importe quel ministre. Car ce sont la liberté de l'intelligence, la dignité de l'histoire, la lucidité de l'analyse, et non pas les dogmes, les slogans ou les arrière-pensées, qui permettent de renforcer une identité.

D’ailleurs comment prétendre lancer un tel débat sans même p