Fidèle de la première heure de Ségolène Royal, Sophie Bouchet-Petersen est aujourd’hui sa principale conseillère.
Comment expliquez-vous la virulence des critiques dont Ségolène Royal fait l’objet ?
Le problème n’est pas dans la prise au pied de la lettre des reproches qui lui sont faits. Il est dans la véhémence des réactions pour tenter de la disqualifier. Il y a une récurrence des arguments depuis 2006. Ça tourne toujours autour des mêmes choses : pipolisation, instabilité. Quand on veut disqualifier une personne, c’est-à-dire instiller l’idée qu’on ne peut pas lui faire confiance, il faut qu’elle soit imprévisible, instable… Mais, pourtant, le fait de surprendre son monde n’est pas un défaut stratégique. Au contraire, elle a une belle aptitude à «empoigner les événements par les naseaux» quand l’occasion se présente. Donc, la disqualification fondamentale est de dépolitiser et de psychologiser - c’est un coup classique - quelque chose qui est, en réalité, un talent politique. Bien sûr, le talent politique de Ségolène Royal bouscule l’idée traditionnelle que des gens d’avant-hier se font de ce que c’est le talent, l’intelligence, l’efficacité et le courage politique.
Dans ce contexte hostile, quels sont ses atouts ?
Elle a cette intelligence stratégique du monde qui vient. Elle sait déceler dans le monde d’aujourd’hui quels sont les bons points d’appui pour que ça évolue dans le bon sens, que ce soit économiquement, socialement ou culturellement. Quand elle tient quelque chose qui est juste, elle ne lâche jamais l’affaire, et ça, c’est une belle constance en politique.
Les sondages sont aujourd’hui moins favorables…
On s’en fout. Excusez-moi de le dire c