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Analyse

Ségolène Royal, mouche du coche socialiste

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Le PS gagnerait à tirer parti de la présence de l’ex-candidate, plutôt que de la dénigrer.
La présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, le 18 novembre 2009 à Paris, lors du congrès des maires de France. (© AFP Olivier Laban-Mattei)
par Nicole Dewandre, Fonctionnaire à la Commission européenne. «Critique de la raison administrative. Pour une Europe iro
publié le 19 novembre 2009 à 0h00

«Occupe-toi de tes régionales !» Intéressante, cette injonction de Vincent Peillon à l'encontre de Ségolène Royal, sur Europe 1 hier matin. Qu'il faille s'occuper des régionales est une évidence, et le monde politique «s'en occupe» effectivement. Merci pour le rappel. Mais retenons la familiarité du ton, qui est incontestablement le signe d'un trouble. Puis, «je vais me taire après avoir parlé» et quelques minutes plus tard «si elle ne s'arrête pas, je continuerai». De quoi cette incohérence est-elle la signature ? N'en doutons pas, le professeur de philosophie, autant que le député européen, sera sensible à cette interrogation.

Mardi soir, sur France 2, Martine Aubry parlait de «bisbilles» et disait ne rien comprendre. Hier, elle en appelle à la «fraternité» dans un clin d'œil au mot fétiche de Ségolène Royal. Manuel Valls et Pierre Moscovici entonnent en chœur l'antienne «ça n'intéresse pas les Français». Manuel Valls trouve la «querelle ridicule, pathétique et déplacée», avant d'admettre dans un sursaut de lucidité qu'«il est frappé par la violence des mots». Si la présence de Ségolène Royal à Dijon n'est peut-être pas en soi un événement, ou n'aurait pas dû le devenir, la séquence déclenchée par cette présence, elle, est extrêmement significative. Ce qui frappe en effet, ce sont les stratégies de riposte qu'induisent les interventions de Ségolène Royal dans le débat politique. Soit on minimise («ç