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Libération

«Que les convoyeurs se servent de temps en temps, pourquoi pas ?»

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publié le 21 novembre 2009 à 0h00

En ces temps de crise, l'opinion voit en Toni Musulin un être qui défie les lois de la pesanteur policière et financière. Il y a chez lui un mélange d'Arsène Lupin, d'Albert Spaggiari et de Jacques Mesrine, qui en fait un héros populaire. «J'ai de l'admiration, il n'a fait de mal à personne, je rapproche ce monsieur des grands voleurs !» s'incline une femme. «Cette histoire a un côté romanesque, ça m'évade du quotidien, témoigne un chômeur, il a fait ça si facilement, il a du génie par son culot.»

Tandis que la crise sévit et que l'actualité s'embourbe dans les affaires, «la fin de la cavale du convoyeur» est une affiche qui fait recette : «En ce moment on n'a que des choses tristes, ce monsieur me distrait du quotidien.»«Moi aussi je ressens de la curiosité, confie un employé, il réussit le casse du siècle et se rend à la police de Monaco !»

Les conditions de l'arrestation de Toni Musulin et le mutisme qu'il observe tiennent le public en haleine : «C'est quelqu'un de très mystérieux, et en même temps tout était prémédité, ses comptes bancaires vidés, son appartement nettoyé, on sent qu'il va garder son sang-froid et ne répondra pas aux questions sur des commanditaires, des complices…» L'imagination galope, chacun écrivant la suite en un roman collectif : «Il n'y a eu aucune violence, avec les remises de peine dans deux ans il sort de prison, récupère l'argent planqué et vivra très bien…»