Pour le politologue François Miquet-Marty, directeur associé de l’institut de sondages Viavoice, l’adhésion low-cost tentée par le PS était trop liée à la candidature de Ségolène Royal.
Pourquoi l’adhésion à 20 euros lancée par le PS en 2006 fait-elle un flop ?
Son succès était dû à la perspective présidentielle de 2007, à l’engouement généré par Ségolène Royal, et à la conviction d’une nécessaire démocratisation du Parti socialiste. Ce modèle n’a pas survécu parce qu’il demeure associé à l’image de la candidature Royal, et parce que le PS a adopté d’autres voies de modernisation : primaires ouvertes et mandat unique. Plus profondément, le rôle du militantisme socialiste est pour une large part édulcoré. Les difficultés à être entendu, la persistance des rivalités des leaders, le sentiment d’une rupture entre les territoires et Paris, ne plaident ni pour une mobilisation des adhérents actuels, ni pour un élargissement de la base des adhérents.
Les partis politiques français ont du mal à recruter. Pourquoi ?
Ces difficultés sont consubstantielles à la démocratie française. Elles tiennent aux réticences des révolutionnaires, puis des républicains, à l’égard des corps intermédiaires. Aujourd’hui encore, la France demeure pénalisée par cette suspicion à l’égard des partis, perçus comme des fossoyeurs des vertus démocratiques qu’ils devraient promouvoir. Dans les enquêtes d’opinion récentes, une triple critique leur est adressée : la mal-représentation, c’est-à-dire l’incapacité à figurer le peuple français dans ses attentes et sa diversité; le dévoiement de la souveraineté, c’est-à-dire le détournement de la souveraine