Qu’est-ce qui sépare Martine Aubry, Bertrand Delanoë, François Hollande, Ségolène Royal ou Dominique Strauss-Kahn ? L’ambition. Une ambition ouverte ou tacite, déclarée ou silencieuse, mais toujours féroce. Et pour le reste ? Rien.
Rien sur le plan des idées en tout cas. Quelques nuances dans le rose, une vague divergence tactique à propos des alliances, qui s’effacera vite sous l’empire de la nécessité. Ainsi le combat des chefs socialistes n’a-t-il d’autre aliment que l’ambition, l’ambition nue, sans fard, sans objet visible autre qu’elle-même.
Et voilà ce que les militants supportent de moins en moins. Ils le disent tous, ceux qui restent et ceux qui partent. Martine Aubry, qui semble sortir lentement de sa torpeur, n’a pas d’autorité sur les autres chefs de file du PS. Dans le pugilat Royal-Peillon, elle n’a même pas envisagé de jouer un rôle d’arbitre. Du coup, tout présidentiable parle aussi fort qu’elle, ou même plus fort s’il ou elle sait attirer l’attention : le PS oscille entre mutisme et cacophonie. Le trop-plein des leaders crée le vide des idées, la confusion de la parole et le désintérêt de l’opinion. Sans bruit, les militants disparaissent.
Il n’est qu’une solution à ce problème qui paralyse le jeu politique : la désignation rapide d’un ou d’une candidate, selon la procédure intelligemment acceptée par Martine Aubry, celle des primaires ouvertes. Sans leader, point de projet ni de stratégie. Le répertoire existe, les musiciens attendent, le théâtre est ouvert, le