Quand le Parti socialiste va-t-il arrêter de désespérer ses militants ? Hier, au congrès du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) à Grenoble, Martine Aubry a une nouvelle fois refusé de commenter la violente rupture entre Ségolène Royal et Vincent Peillon la semaine dernière. «Je ne suis pas là […] pour parler des petites phrases. Je suis là pour porter toute la gauche au sommet. C'est la seule chose qui intéresse les Français», a-t-elle affirmé devant les militants. Mais ce que la première secrétaire appelle des «bisbilles» risque de faire à nouveau des dégâts. Et d'enrayer le processus de «rénovation» du parti, dont la consultation - réussie - des militants, le 2 octobre, sur les primaires, les règles éthiques, la parité ou la démocratie interne devait sonner «un nouveau départ». Cette marche vers la transformation est absolument nécessaire. Car le PS perd des adhérents. 48 000 militants «inactifs» ont été «radiés» du parti, a ainsi annoncé la direction, à la rentrée. Et d'autres le seront encore, à partir du 1er janvier.
Certains sont partis sur la pointe des pieds, d'autres n'ont pas caché leur écœurement. Libération a enquêté sur ces adhérents devenus fantômes. Il ne s'agit pas seulement d'une histoire de chiffres et de noms rayés sur une liste. Pour une bonne part, ils avaient adhéré d'un simple clic en 2006 avant l'élection présidentielle, au moment des primaires internes, en payant en ligne une