Octobre 2007. Le tout nouveau président Nicolas Sarkozy obtient gain de cause. Le monde (riche) vient d’accepter sa proposition et celle de l’UE : le futur patron du Fonds monétaire international sera Dominique Strauss-Kahn. Décembre 2007, le socialiste DSK prend les commandes de cette institution créée en 1944 à Bretton Woods et qui compte 186 pays. La réputation du Fonds est alors calamiteuse. Et pas seulement du côté des opinions publiques des pays du Sud, là où le Fonds a imposé durant des décennies ses cures d’austérité au travers de saignées budgétaires en contrepartie d’une aide financière. Symbole d’un libéralisme triomphant, le FMI est tout autant décrié par une majorité des opinions des pays riches. Mais la crise se propage vite. Tellement vite que le monde en appelle au Fonds. DSK joue gros. La crédibilité de l’institution, bien sûr… mais surtout la sienne.
Potion. Il n'attendra pas la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers (septembre 2008) pour dire ce qu'il pense de la situation mondiale. Quelques mois plus tôt, il était à Davos pour exposer ses vues sur l'ampleur de la crise qui s'annonce. Le FMI est alors pratiquement à sec de ressources. Qu'importe. DSK adopte déjà la posture du médecin en chef de l'économie mondiale à bout de souffle. Et pas question pour lui de reprendre les anciennes thérapies de chocs de ses prédécesseurs. La potion de l'oncle d'Amérique ? Faire de la relance budgétaire pour contrer le ralentissement économique.