Jean Sarkozy, 23 ans, a déjà écrit ses mémoires. Ils paraissent cette semaine sous un titre - Ma vie, mon œuvre, mon scooter - qui laisse peu de doute sur la nature de l'ouvrage : c'est un pastiche.
L’exercice est assez réussi, qui fait entendre la petite musique sarkozienne sur le mode junior, et qui, accessoirement, vient tâter les limites de la liberté d’expression en Sarkozie. Il est en effet extrêmement rare, et peut-être unique, qu’un pastiche soit signé directement du nom du pastiché (lequel n’avait d’ailleurs encore rien produit de pastichable, sinon sa vie).
Certes étaient parus en 1990, chez Flammarion, les Carnets secrets d'Elena Ceaucescu, dans une «édition présentée et établie par Patrick Rambaud et Francis Szpiner». Mais Elena, décédée quelques mois plus tôt, n'était plus là pour embêter l'éditeur. Jean Sarkozy, lui, est bien vivant, quoiqu'assez discret depuis la fin en queue de poisson de l'affaire de l'Epad. Il serait donc tout à fait en mesure de s'opposer à ce que l'on use de son nom pour un ouvrage qu'il n'a pas écrit. Pour éviter toute confusion, l'éditeur du livre, Marc Grinsztajn, a pris soin de donner au livre le sous-titre : «Les faux mémoires du prince Jean». Par ailleurs, papa lui-même n'a-t-il pas montré le mauvais exemple en 1995, en faisant paraître dans les Echos - c'était une série d'été intitulée les Lettres de mon château - des missives signées Mitterrand, Chirac, Tiberi, Pasqua, etc., «compilée