L'affaire des comptes de Julien Dray tourne au règlement de comptes au PS. Barré de la tête de liste de l'Essonne aux régionales par ses camarades parce qu'il fait l'objet d'une enquête préliminaire pour «abus de confiance» au détriment d'associations de la mouvance de SOS Racisme, le député de l'Essonne et vice-président de la région Ile-de-France a violemment riposté samedi sur son blog, accusant son parti de «fouler aux pieds les valeurs fondamentales de la République».
«Il n'y a pas de remise en cause de la présomption d'innocence», a rétorqué hier Benoît Hamon, porte-parole du PS. Assurant que la fédération de l'Essonne prévoyait qu'une place serait «libérée dès lors qu'il serait blanchi». Et Hamon d'assumer «une décision politique» locale. De quoi éteindre la polémique lancée dimanche par François Hollande regrettant que la première secrétaire n'ait pas rencontré Dray ? Politique et morale d'un côté. Présomption d'innocence et solidarité de l'autre. Prise entre deux feux, Martine Aubry se retrouve sur la sellette.
Quelles charges contre Julien Dray ?
Mi-novembre, le parquet de Paris a demandé un «complément» à l'enquête ouverte en décembre 2008. Un premier rapport de la brigade financière avait mis en lumière des mouvements de fonds suspects entre le député et deux proches : Nathalie Fortis, son attachée parlementaire, et Thomas Persuy, permanent de SOS Racisme. Un exemple : en mars 2006, Fortis, qui vient de r