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Libération

«Il n’a aucun état d’âme et il le revendique»

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Pour les associatifs, le passé de gauche du ministre explique son excès de zèle.
publié le 1er décembre 2009 à 0h00

Pour parler d'Eric Besson, Patrick Dugois, délégué général d'Emmaüs France, ne prend pas de gants. «Quand je le vois, c'est chaque fois la même image cinématographique qui me vient, celle des Damnés de Visconti.» Ce film raconte la décadence d'une famille de la grande bourgeoisie allemande nazie. «volonté de réussite phénoménale». «Et vous savez comment se finissent les Damnés ?, poursuit Christophe Dugois. Il y a un moment où le pouvoir que l'on sert, pour qui on a accepté toutes les compromissions, finit par vous dévorer. Je pense qu'Eric Besson sera mangé par la bête.»

«Inhumain». Richard Moyon, cofondateur du Réseau éducation sans frontières (RESF) a, lui aussi, des mots très durs. «Hortefeux était un authentique homme de droite. Il pouvait prendre des mesures humanitaires alors que Besson ne peut pas se le permettre car il doit faire ses preuves. Du coup, il se montre intraitable et inhumain».

Quand Besson a été nommé à la tête du ministère de l'Immigration, en janvier 2009, Etienne Pinte (UMP), député des Yvelines, connu pour son engagement aux côtés des sans-papiers, était «très confiant». «Le dossier que Besson a pris en priorité en main est celui de la jungle [de Calais]. Il s'est rendu sur place, ce que n'avait pas fait son prédécesseur Hortefeux, il y est retourné, et il a tenu tous les engagements qu'il avait pris en termes d'humanisation, d'offre de choix pour les réfugiés qu'il s'agisse de