En bon disciple de Nicolas Sarkozy, Eric Besson multiplie les coups pour occuper l’espace public. Depuis la rentrée, le ministre de l’Immigration en a fait une marque de fabrique. Premier acte : l’évacuation de la jungle de Calais. Le 16 septembre, il annonce par communiqué qu’il va s’attaquer au campement sauvage de réfugiés. Six jours plus tard, il débarque au petit matin, une fois le travail réalisé par les policiers et gendarmes, avec force caméras et potentats locaux à ses basques. Photos en une des journaux, ouvertures des JT et polémiques…
Deux jours plus tard, toujours par pluie de communiqués, il se félicite d'une «action humaine et transparente» et visite un centre d'accueil de mineurs étrangers isolés et récupérés dans la jungle. Nouveau «succès» médiatique. Pour clore l'épisode afghan, Eric Besson annonce le 21 octobre l'expulsion vers Kaboul de trois réfugiés cueillis à Calais. Les associations et la gauche crient au scandale. Une partie de son camp est mal à l'aise avec de telles expulsions vers un pays en guerre.
Qu’à cela ne tienne : pour chasser l’événement, il suffit d’en créer un autre. Cinq jours plus tard, le ministre annonce - à la surprise générale et à quatre mois des régionales - le lancement d’un grand débat sur l’identité nationale. Oubliés les Afghans. Toujours à coup de communiqués, le ministre tente de persuader que son opération est un succès. Qu’importe si les préfets traînent des pieds et que l’opposition boycotte le débat. Sur un nouv