Inutile, naturellement, de chercher un socialiste susceptible de faire l'éloge de sa trahison. Il n'en existe pas. Depuis qu'Eric Besson a claqué la porte du PS, en février 2007, pour rejoindre l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy, puis son gouvernement, l'ex-camarade n'a plus rien d'un ami. Il suscite au PS des réactions épidermiques et passionnelles. Sur la scène socialiste, il ne peut aujourd'hui qu'être identifié à un Judas moderne. A la fois «arriviste sans âme» pour Arnaud Montebourg, «incarnation de la figure du traître à temps plein, et heureux de l'être», pour le secrétaire national Guillaume Bachelay. Et, à l'arrivée, selon le porte-parole du PS Benoît Hamon, «tellement misérable…»
Revisité a posteriori et à l'aune de son changement de camp, le passé socialiste d'Eric Besson passe nettement moins bien. «Je n'ai jamais considéré que c'était un socialiste, se rappelle Arnaud Montebourg. Il a un jour expliqué que les délocalisations n'existaient pas !» Reste que l'extrême amplitude des variations de Besson qui, après avoir qualifié le candidat Sarkozy de «néoconservateur américain à passeport français», officie désormais au ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, avec charters pour Kaboul et «mariages gris», requiert des explications radicales. «Il s'inscrit désormais dans la thématique du PS vu comme parti de l'étranger, comme s'il y avait une droite patriote et une gauche internation