Cachez ce minaret que nous ne saurions voir. Hier, à l'Assemblée nationale, la votation suisse suscitait un gros malaise chez les députés, toutes tendances confondues. Les élus de la majorité sont restés aussi sobres que possible. Le chef de file du groupe UMP, Jean-François Copé, a donné le ton en dénonçant la «stigmatisation d'une minorité religieuse».«Je suis totalement contre les amalgames. Nous, notre combat, ce sont les intégristes, pas les musulmans», a-t-il poursuivi, regrettant au passage la réaction de son rival Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP et député de l'Aisne. «On n'a pas forcément besoin de minarets», avait lâché ce dernier, manifestant ainsi une certaine compréhension à l'égard du vote suisse.
«Explosif». Lors de la réunion hebdomadaire du groupe majoritaire, le sujet n'a été abordé qu'en toute fin de séance. C'est un frontalier de la Suisse, le parlementaire du Territoire-de-Belfort Damien Meslot qui a confié à ses collègues combien il se sentait «mal à l'aise».«Je suis atterré par ce vote mais si on le faisait en France, on aurait peut-être le même résultat», a estimé le député de la Moselle François Grosdidier qui, en référence au débat français sur le port de la burqa, dénonce les «approches caricaturales qui creusent le fossé entre musulmans et non-musulmans».
En marge de la séance de questions au gouvernement, le député et maire d'Yerres (Essonne, ex-UMP et président de D