Grâce au traité de Lisbonne, entré en vigueur hier, la France a droit à deux eurodéputés supplémentaires, sa représentation au Parlement de Strasbourg passant de 72 à 74 membres. Mais voilà : les pouvoirs publics ont «oublié» d’en avertir les électeurs, qui se sont rendus aux urnes en juin pour élire leurs représentants. Et pour cause, puisqu’ils n’avaient pas prévu de méthode permettant de déterminer quelle région française bénéficiera de ces deux élus, alors que la plupart des autres pays l’ont fait depuis longtemps.
Après avoir tergiversé, François Fillon a enfin tranché : dans une lettre adressée hier au président (UMP) de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, il lui demande de désigner un député de la majorité et un de l'opposition pour aller siéger à Strasbourg, en attendant une solution définitive pour… 2014, date des prochaines élections européennes. «On se fout de la gueule du monde, tempête le coprésident des Verts au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit. C'est une entente entre l'UMP et le PS pour se répartir les postes.» En colère, il estime qu'au moins l'un des deux élus revient de droit à Europe Ecologie.
Exception. Pour comprendre l'affaire, il faut savoir que les élections européennes ont eu lieu sous le traité de Nice, qui limite le nombre de députés à 736, dont 72 pour la France. Le traité de Lisbonne fait passer leur nombre à 751, 12 pays gagnant des députés afin de mieux tenir compte de leur population, l'Allemagne en