Un invité qui dérange. La mission d'information parlementaire sur le port du voile intégral recevait, ce mercredi, Tariq Ramadan. «Je ne veux pas revenir sur vos écrits, vos interventions et les polémiques qu'ils ont suscitées», tente André Gerin (PCF), président de la mission. Peine perdue. Après l'exposé de l'intellectuel musulman, certains parlementaires, assez remontés, ne manquent pas d'exprimer leur désaccord sur le choix de cette audition. «Qu'allez-vous en tirer?», lance Jean Glavany (PS) à ses collègues, grinçant: «A part vingt caméras de télévision à la sortie?»
Avant de distribuer critiques et compliments à des parlementaires «très partagés, entre ceux qui voulaient en découdre et ceux ouverts à la réflexion», Tariq Ramadan, lui, déroule ses arguments. Sur les questions d'identification et de sécurité que peut poser le voile intégral, il affiche sa fermeté: «une femme est tenue de montrer son visage, de s'identifier, de garantir la sécurité collective, ça ne se discute même pas», tranche-t-il. Pour s'opposer aussi nettement à une éventuelle loi qui viserait à interdire le port du niqab ou de la burqa. «Ce serait une très mauvaise solution», «elle serait perçue comme stigmatisante», prévient Ramadan, pointant aussi un effet contre-productif: pour certaines femmes portant le voile intégral, le réflexe serait alors, selon lui, «de rester à la maison, de se fermer. Et là, vous aurez perdu deux fois.»
«Cette réflexion me gêne»
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