Le lancement, à l’approche des élections régionales, d’un grand débat sur l’identité nationale visant à raviver les sentiments xénophobes d’une partie des Français, est l’une des manifestations de l’existence d’une vraie question quant à l’identité nationale. Jusqu’à il y a un peu moins de cinquante ans, la France possédait un empire colonial dont elle ne s’est défaite que contrainte, même si la majorité de la population n’avait que peu de lien avec celui-ci, les guerres d’Indochine et d’Algérie conduisant aux autres indépendances. L’Etat a alors dû repenser la puissance nationale, tandis qu’une minorité des Français commençait une nouvelle vie marquée qui par le souvenir de l’exode brutal et forcé, qui par celui des actions et exactions commises et subies au sein de l’armée en Algérie. Et très vite des immigrés sont venus d’Algérie et d’ailleurs, rejoignant ceux qui étaient déjà en métropole.
On imagine sans peine qu’au lendemain de son indépendance, une jeune nation ait à se réinventer presque complètement. On sait les accusations d’acculturation portées à juste titre contre le régime colonial. Une fois l’euphorie de l’indépendance passée, qu’est-ce qui cimente les jeunes nations décolonisées ? Cela ne va pas de soi et mérite pour chacune un grand débat, qui nécessiterait des démocraties plus effectives. En attendant, face aux tensions nées du faible développement, de la forte croissance démographique et des inégalités criantes, les dirigeants de ces jeunes nations jouent -