Nicolas Sarkozy, pendant la campagne présidentielle de 2007, avait abondamment cité Jean Jaurès. Au point que les socialistes, à l'époque, avaient hurlé à la captation d'héritage. Martine Aubry, hier depuis Rennes, lui a retourné le compliment, usant d'une formule de Charles de Gaulle fort applaudie : «Il y a deux catégories de Français. Ceux qui pensent qu'il y a deux catégories de Français, et les autres.»
Un emprunt au premier président de la Ve République, figure emblématique de la droite française, pour fustiger l'actuel, brossé en dirigeant clivant, cultivant division politique et antagonismes sociaux. Car c'est bien, en filigrane et sans citer nommément l'intéressé une seule fois, un contre-projet à la France de Nicolas Sarkozy qu'a dessiné la première secrétaire pour la huitième et dernière étape de son «tour de France du projet». «Pour construire une identité commune, on ne commence pas par dire : "la France, tu l'aimes ou tu la quittes"», a-t-elle lancé. «On ne crée pas un ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration.»
tableau. Dans le train qui l'emportait vers la Bretagne, la première secrétaire du PS, qui refuse de se prêter au débat lancé par le gouvernement, l'assurait : «Je ne réponds pas à Sarkozy, je ne fais pas un contre-discours.» Mais Martine Aubry a beau jurer que toute coïncidence avec l'actuel regain de la veine sarkozyste de l'identité nationale est purement fortuite, «la France qu'on