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Libération
TRIBUNE

Lettre ouverte pour une terre sans mines

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par Jean-Baptiste Richardier, (Handicap International), Jean-Marie Fardeau, (Human Rights Watch), Patrice Bouveret, (Observatoire des armements-CDRPC), Sylvie Brigot, (Campagne internationale pour interdire les mines) et Geneviève Garrigos, (Amnesty International France)
publié le 4 décembre 2009 à 0h00

Monsieur le ministre des Affaires étrangères, nos ONG ont salué la ratification par la France du traité d’Oslo contre les armes à sous-munitions, le 25 septembre. En interdisant l’utilisation, le transfert, le stockage et la production des bombes à sous-munitions ce traité met un terme à quarante années de déni des massacres parmi les populations civiles, des bombardements du Laos dans les années 1970 à ceux du Sud-Liban à l’été 2006. Avec le traité d’Ottawa prohibant les mines antipersonnel - signé par la France en 1997 -, le traité d’Oslo permet un renforcement salutaire du droit international humanitaire.

Mais supprimer la menace permanente de ces «déchets de guerre» pour les populations civiles, aider les 500 000 survivants, leurs familles et leurs communautés de par le monde, suppose que les Etats parties y participent financièrement. Or les financements français ont diminué de plus de 90 % entre 2005 et 2008, reléguant ainsi notre pays au 23e rang des bailleurs, derrière la Slovénie, la République tchèque, la Belgique ou l'Irlande, et alors même que la plupart des pays européens augmentaient leurs contributions. L'absence d'interlocuteurs au sein de certains services clés de votre ministère et d'objectifs clairement établis traduisent le manque d'engagement de la France.

Monsieur le ministre, vous avez apporté un soutien sans faille à l'aboutissement du traité d'Oslo. «Je suis fier de cette ratification, qui témoigne de l'engagement de la France dans ce co