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grand angle

Ségoland, le pays enchanté

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Plongée en Poitou-Charentes, où la présidente de région éprouve ses politiques publiques en vue de 2012. Premiers résultats attendus aux régionales.
La présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal à l'usine Heuliez de Cerizay (Deux-Sèvres), le 25 mars 2009. (AFP Frank Perry)
publié le 4 décembre 2009 à 0h00

Il était une fois un paisible hôtel de région, niché au cœur de la bonne ville de Poitiers. Tout au bout d'un couloir, au deuxième étage, on y trouvait une salle de réunion dite de la «fée Mélusine», «personnage légendaire qui par ses pouvoirs fait s'ériger les châteaux du Poitou à la Vendée». Et trois portes plus loin, dans son bureau, une présidente bonne et belle, qui cultivait «l'efficacité du faire». Traitait des «sujets les plus importants pour les gens». Multipliait les coups de baguette politiques, «jurys citoyens» et «croissance verte», «pass contraception» et «démocratie participative». Et qui, sur son rouet, tissait le plus sérieusement du monde le fil de ses régionales.

Bienvenue à Ségoland, le pays où la vie politique est plus enchantée qu'ailleurs. Matrice programmatique et idéologique du royalisme territorial. Maison mère de l'entreprise politique Ségolène Royal, à ce titre base arrière d'une plus vaste reconquête. «Comme Roosevelt partit de l'Etat de New York pour gagner la Maison Blanche», glisse un conseiller. La légende vient d'en être couchée noir sur blanc, à compte d'auteur, par Jean-François Macaire, dévot vice-président à l'Education. Un petit livre rouge, un titre qui annonce la couleur : J'ai vécu une révolution silencieuse. En voici les très riches heures : «Ces innovations ne sont pas tombées du ciel. Elles portent la marque d'une personnalité politique exceptionnelle»,