Ni vieilli, ni usé, ni fatigué, François Fillon? A l’inverse de beaucoup de ses prédécesseurs, qui après une période d’état de grâce se sont tous plus ou moins rapidement cramés les ailes, l’actuel Premier ministre, après des débuts difficiles, voire douloureux quand il fut traité de «collaborateur» par Nicolas Sarkozy, se sent lui… pousser des ailes. Le voilà désormais pleinement reconnu, appelé deux fois à la rescousse en moins de quinze jours par l’Elysée, apprécié par les élus de la majorité trop contents de s’accrocher à lui comme le naufragé à une bouée. Ce regain d’intérêt pour sa fonction et son personnage, François Fillon le doit sans doute à ses qualités propres. Amateur de voitures de courses, l’élu de la Sarthe bénéficie en cette période mouvementée de son côté diesel. L’homme est endurant et sûr de lui, ambitieux mais rêvant sans doute moins que ses prédécesseurs à un avenir élyséen. Ce qui, à Matignon, est un atout pour durer. Mais l’embellie Fillon révèle surtout, par un cruel effet de miroir, les difficultés que connaît le chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy a déserté devant des maires qui menaçaient de le siffler. Il a renoncé ce vendredi à parler d’identité nationale. Pire, ses déplacements récents, sur la sécurité ou le bilan de son plan de relance, ne dictent plus l’agenda médiatique, cette marque de fabrique du sarkozysme. La belle mécanique élyséenne, depuis la rentrée, patine. Et le disque sarkozyste semble rayé. Fillon en profite. Mais attention
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