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Libération
TRIBUNE

Et si l’on reparlait de la politique de civilisation ?

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par Jean Leonetti, Vice-président du groupe UMP à l’Assemblée
publié le 9 décembre 2009 à 0h00

Alors que les indices statistiques s’améliorent et que le pire semble être derrière nous, rien ne serait plus erroné que de croire que la crise n’aura été qu’une parenthèse bientôt refermée et sans conséquences durables. Certes notre pays, grâce à ses amortisseurs sociaux et à son épargne, a mieux encaissé le choc que beaucoup d’autres mais si tout devait recommencer comme avant, les mêmes causes risqueraient de produire les mêmes effets et rien ne protégerait notre pays d’un séisme économique d’une plus grande ampleur dans les mois ou les années à venir.

Nous ne devons pas nous tromper sur la nature de la crise financière, économique et sociale actuelle : c’est aussi une crise intellectuelle et morale qui s’inscrit dans un contexte d’épuisement des modèles économiques qui ont dominé le monde et qui avaient en commun de promettre le progrès, la domination de l’homme sur la nature et l’amélioration indéfinie de la condition humaine. Le marxisme est mort en 1989 avec la chute du mur de Berlin. Le capitalisme financier dominé par la spéculation a été ébranlé par la faillite de Lehman Brothers. On peut espérer réguler le capitalisme sur le plan international pour lui donner un visage plus humain et éviter les dérives qui nous ont amenés à la catastrophe récente. Mais il nous faut aller plus loin et sortir de l’économie de rente et de spéculation.

Sinon, l’écart entre les pays pauvres et les pays riches ne va cesser de se creuser, le capitalisme le plus sauvage venant s’implanter d