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Libération
TRIBUNE

Tarnac: réflexions d’un idiot utile

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publié le 9 décembre 2009 à 0h00

Que pensent vraiment les militants de Tarnac, que Libération a défendus maintes fois ces derniers mois contre les dérapages judiciaires et policiers du régime ? Des choses inquiétantes, il faut bien le dire, qui montrent que les victimes n'ont pas toujours raison.

Voici ce qu'on lisait en pages Rebonds le 6 novembre sous la plume d'Eric Hazan, fondateur des éditions la Fabrique, l'un des principaux soutiens des accusés de Tarnac injustement emprisonnés : «Pour retourner contre l'Etat les armes qu'il pointait sur nous, nous avons fait appel dans nos interventions publiques au vieux fonds humaniste-démocratique de la gauche. Dans l'inquiétude où nous étions sur le sort de nos amis emprisonnés, nous avons eu spontanément recours à cet arsenal usé mais rassurant, le mieux fait pour réunir des voix, des sympathies, des signatures.» Le message d'Eric Hazan, théoricien d'une sombre radicalité, est d'une clarté limpide : ses appels au droit pour défendre Coupat et les siens n'étaient que ruse tactique. Il méprise en fait les principes au nom desquels il a demandé secours, qu'il appelle un «arsenal usé» et qui s'appelle, pour les citoyens, «libertés publiques» et «état de droit».

Cet aveu a le mérite de la franchise. Il ramène les candides qui ont exigé l’élargissement des militants de Tarnac à leur humble condition de «démocrates-humanistes», c’est-à-dire, pour reprendre la terminologie de Lénine, à leur fonction d’idiots utiles : ainsi Vla