La cote de la marque UDF, millésimée années 70 période Giscard, remonte en flèche. L'appropriation du sigle est aujourd'hui au cœur d'une bataille entre les formations centristes. Une bataille qui s'est étalée au grand jour, samedi, dans un théâtre parisien devant 800 militants réunis pour le conseil national du Nouveau Centre (NC). Ce petit parti dirigé par le ministre de la Défense, Hervé Morin, accueillait, à l'occasion du lancement de sa campagne pour les régionales, un transfuge de l'UMP, ex-dinosaure de l'UDF, Hervé de Charette. Un moment «historique» pour le ministre de la Défense du gouvernement Fillon, désormais certain «de porter l'héritage de l'UDF». «Aujourd'hui, il apparaît que le centre est en train de se reconstruire autour de nous», s'est-il réjoui. Principale raison de cette euphorie, la dot apportée par le député du Maine-et-Loire dans son trousseau de retour au centrisme après son séjour à l'UMP : rien moins que la propriété juridique du sigle UDF, dont il est le dépositaire. Récupérer ce sigle serait une aubaine pour Hervé Morin, en quête de réputation et de visibilité pour sa boutique. Il est d'ailleurs allé petit-déjeuner avec Valéry Giscard d'Estaing, créateur de la griffe en 1978, pour se faire adouber héritier légitime.
Le hic, c'est que François Bayrou, patron du Modem, n'entend pas se laisser chiper cette marque renommée. Il est persuadé qu'elle lui permet de glaner quelques voix auprès d'un noyau dur d'électeurs attachés