[Le parquet de Paris a demandé un procès pour «harcèlement moral» contre France Télécom et son ex-patron Didier Lombard dans l'affaire de la vague de suicides de salariés au sein de l'entreprise. Ils sont soupçonnés d'avoir mis en place une politique de déstabilisation des salariés pour accélérer les départs au sein de l'entreprise, frappée par une vague de suicides de salariés en 2008 et 2009. Nous republions le témoignage d'un ingénieur qui fut victime des méthodes de son employeur. ]
Il voulait témoigner à visage découvert mais s’est ravisé au dernier moment, pour se protéger. Eric (1), ingénieur chez France Télécom, a beaucoup à dire alors que, ce matin, Technologia, l’institut mandaté par la direction et les syndicats de l’opérateur pour établir une photographie du stress au travail, rend sa copie (2).
Eric flotte un peu dans sa veste en cuir. Il est venu son cartable à la main. La voix posée, il raconte sa relégation. Comment, pendant six semaines, il a été «oublié» par son employeur, France Télécom, dans un déménagement. Consigné à son bureau sur un plateau désert, sans téléphone, sans Internet et sans ordinateur… A son actif, 26 brevets. Il a juste 40 ans. Aujourd’hui, il attaque France Télécom pour harcèlement moral. Sa plainte au pénal s’ajoute à une autre, déposée par l’inspection du travail au tribunal de